Le bon état d'esprit
Jouer avec la nourriture développe nos bonnes habitudes alimentaires
Tu es à l’aise en cuisine et tu aimes essayer de nouvelles recettes ? Ou au contraire, tu préfères remettre cette tâche à quelqu’un d’autre ou commander une pizza ? Alors peut-être n’as-tu pas traîné assez en cuisine pendant ton enfance !
Un enfant qui aide ses parents en cuisine en savourera en effet l’héritage pendant toute sa vie : des passions se construisent, des recettes se transmettent, des goûts s’affinent, des souvenirs, des gestes et des odeurs s’impriment.
La cuisine est aussi l’endroit idéal pour apprendre les 5 sens et à se familiariser avec les produits frais, découvrir leur origine et leurs caractéristiques. Intéresser ton enfant à savoir ce qu’il y a dans son alimentation l’amènera à mieux gérer ses besoins et ses envies. Comment ? En l’invitant et l’initiant à la cuisine, comme Franck le témoigne avec sa fille Léa dans cet article.
Transmettre des valeurs
La cuisine est porteuse de valeurs qu’il importe de transmettre à l’enfant dès son plus jeune âge.
Parents et grands-parents ont un patrimoine culinaire à transmettre. Les valeurs héritées en cuisine sont culturelles, familiales, religieuses parfois, mais elles apportent aussi une notion de partage et de convivialité.
Au-delà des recettes et des techniques, c’est l’occasion de transmettre de la confiance, de la curiosité et surtout du plaisir et l’envie de cuisiner.
« Je pense que ces moments partagés avec ma fille lui donneront l’envie de continuer à cuisiner et à pâtisser. Et qu’un jour, peut-être, elle transmettra à son tour son savoir-faire, comme ma grand-mère maternelle m’avait, à sa façon, transmis sa passion. » raconte Franck à propos de sa fille Léa.
Apprendre les bases
Apprendre les bases à ton enfant, c’est l’aider à se débrouiller en cuisine afin de ne pas être, plus tard, dépendant du « tout fait » de l’industrie. C’est lui donner des repères.
C’est aussi apprendre à essayer, à inventer, à adapter et à ne pas avoir peur de rater. C’est apprendre la confiance en soi, en l’inconnu et en la nouveauté. C’est apprendre à découvrir d’autres cultures.
Léa, 4 ans et demi intervient : « En vacances, papa m’a fait manger des petits morceaux de melon, j’aime pas ! Mais cette semaine, j’ai mangé des noisettes du jardin, des ananas frais et des petits cornichons, j’aime bien ».
Il existe de nombreuses manières d’impliquer l’enfant en cuisine et d’éveiller son intérêt, en commençant par l’observation depuis sa chaise haute. Plus grand, il pourra arroser les plantes aromatiques, sélectionner les fruits et légumes dans la corbeille, sortir la casserole du placard, tourner dans les pâtes, couper le beurre, équeuter les haricots, mesurer, verser et fouetter délicatement, étaler la pâte à biscuit, …
« Léa a commencé à venir me rejoindre en cuisine à l’âge de deux ans. Elle voulait regarder et sentir ce qu’il y avait dans la casserole. Puis vers trois ans, les questions telles que : « C’est quoi ? Je peux goûter ? ». Quelle gourmande ! Maintenant, elle veut m’aider : « Je peux couper les concombres. Je veux mettre dans la poêle. Je peux tourner ? ». »
L’enfant apprend très vite et est beaucoup plus capable qu’on ne croit. Pourquoi ne pas commencer par son plat préféré ? « Elle dispose les rondelles de tomates dans un plat, puis la mozzarella, et s’applique à mettre correctement quelques feuilles de basilic frais du jardin. Les recettes que Léa a pratiquement faites seule jusqu’à maintenant sont les petits sablés et la pâte à crêpes. »
La cuisine est un jeu
L’enfant ne cuisine pas, il bricole. Donne-lui un fouet et un plat vide, il s’amusera autant que s’il était plein. Une boule de pâte suffit à l’occuper un bon moment. Tout ce qui se rapproche des activités manuelles (modelage, découpage, …) obtiendra son attention car ce sont des gestes qu’il connait. La pâte à sel est d’ailleurs la meilleure façon de jouer avec la nourriture.
« J’aime toucher, goûter, et même faire la vaisselle ! » nous dit Léa. « Surtout pour jouer avec l’eau » renchérit son papa.
Favoriser le ludique, jouer avec les formes et les couleurs,… Il faut apprendre à l’enfant que la cuisine peut être un jeu amusant et le jeu peut alors être utilisé pour développer ses habitudes alimentaires.
Emmener l’enfant cueillir les fraises
Rien de mieux avant d’apprendre à cuisiner un produit que de voir d’où il vient.
Des idées simples mais essentielles :
- Emmène ton enfant au marché, chez le boucher, cueillir les fraises des champs, à la campagne.
- Fais pousser des aliments dans le jardin ou sur le balcon et donne-lui le loisir de s’en occuper. Les manger et les partager sera un plaisir et une fierté inestimable.
- Travaille avec des produits frais pour lui donner plus de chances de manger sainement plus tard.
« Léa aime cueillir les fruits et les légumes dans le jardin : les concombres, les fraises, les framboises, les petites tomates, etc. Parfois, elle mange les framboises sur place. Elle dit que c’est meilleur. »
Un chef en cuisine
« J’aime faire la cuisine et j’aime aider papa ! ».
En lui attribuant un rôle, l’enfant a l’impression d’être utile, voire essentiel. Il se sent responsabilisé. N’hésite pas à le munir d’une toque et d’un tablier pour rendre l’activité plus solennelle. Faire de lui ton commis l’amusera et il se donnera du mal pour être à la hauteur.
La magie de la cuisine
Permettre à ton enfant de te voir en cuisine est une excellente chose. Le fait d’être dans les parages de la cuisine pose ses fondations de la culture culinaire. Mais il ne faut pas non plus sous-estimer le pouvoir des odeurs d’une cuisine dans une maison. La cuisine rassemble et apaise les tensions.
Elisabeth Smeysters
Cofondatrice de Myyaam
Et toi, comment initise-tu tes enfants à la cuisine ? Quel âge ont-ils ? Fais-nous en part dans les commentaires.
Laisse un commentaire