Les bons réflexes, Se nourrir en conscience
Le sucre n’est pas l’ennemi que l’on croit
De la même manière que la justice européenne tranchait il y a quelques semaines et sommait les laits végétaux et produits dérivés de se trouver désormais une autre appellation que “lait”, “crème” ou “fromage” végétal – ceux-ci étant réservés aux produits issus de laits d’origine animale pour empêcher la confusion dans l’esprit du consommateur –, la nuance doit-être rétablie pour le sucre également !
Chaque année, le sucre fait débat. Et le raccourci qui est fait et que l’on retient, c’est que le sucre est mauvais pour la santé. Mais malgré cette information boudeuse, on aime le sucre, alors on en mange quand même et on culpabilise.
Le sucre souffre aujourd’hui des excès du sucre raffiné. Résultat : on a tendance à confondre tous les sucres et surtout à oublier son intérêt initial. Le sucre est en effet capital pour notre organisme et notre énergie dépend de sa consommation !
Les industriels l’avaient bien compris et en ont fait une campagne marketing dans les années 60.
Depuis, la confusion s’est installée dans la tête des consommateurs et nuit aujourd’hui à l’image du sucre.
L’intérêt du sucre
Le principal intérêt du sucre de qualité est d’être une source d’énergie pour le corps.
Pour bien comprendre, les aliments sucrants sont en fait composés de glucides (simples ou complexes selon la longueur de leur assemblage). Or, le corps n’assimile que les glucides simples. L’organisme doit donc démonter progressivement les glucides complexes et libérer les glucides simples (sous forme de glucose, fructose ou encore saccharose) pour être ensuite absorbés au fur et à mesure par le sang et permettre la production d’énergie utilisable par nos cellules.
L’index glycémique nous donne une idée de la vitesse à laquelle les aliments libèrent le glucose (et autres -oses) dans le sang.
Le problème du sucre raffiné (le sucre blanc)
C’est donc ici que se pose le problème du sucre raffiné. Dépourvu de la majorité des bonnes choses qu’il contenait par souci de conservation et de blancheur, le sucre raffiné n’est plus qu’un glucide très simple et le corps ne sait rien en faire. Il atteint donc trop rapidement le sang, provoquant un pic d’insuline suivi d’un état de fatigue (l’inverse de son rôle initial donc), ou plus encore, d’hypoglycémie, d’hyperexcitabilité, de troubles du comportement, ou d’autres déséquilibres de l’organisme. Car pour s’en débarrasser, le corps doit puiser dans ses propres réserves.
Malgré sa couleur blanche éclatante, raffiné ne signifie donc pas ici élégant !
À l’inverse, plus les glucides sont complexes, plus la diffusion du sucre se fait lentement et progressivement dans le sang. Les aliments aux glucides complexes sont donc les sources de sucres à privilégier pour une énergie prolongée. On les trouve dans les fruits entiers, les légumes et les céréales complètes. (Attention, les céréales raffinées sont reconnues par le corps comme du sucre raffiné !)
Le problème n’est donc pas le sucre en lui-même, mais le type de sucre et la quantité que l’on consomme !
Bien choisir son aliment sucrant
Comme nous aimons le doux goût du sucre, nous cherchons une alternative plus saine au sucre raffiné.
Maintenant que tu es prêt(e) à remplacer le sucre blanc, tu pourrais avoir envie de te tourner vers le sucre de canne roux. Pourtant, malgré sa couleur rousse, c’est en fait un sucre raffiné recoloré… (Oui, tu peux être choqué(e) !!)
En revanche, un sucre de canne complet n’est pas raffiné. Il est simplement le jus extrait de la canne à sucre séchée. Et qui dit non raffiné, dit qu’il conserve ses nombreux nutriments, minéraux et vitamines. En plus, il ne provoque pas de caries ! On le trouve sous différentes formes en magasins bio et niveau goût, ça change tout ! Tu comprendras vite que le sucre roux n’a rien à voir !
Le fructose industriel (non consommé avec le fruit) est une fausse bonne idée également puisqu’il est raffiné lui aussi (zut !). Tandis que le fructose d’un vrai fruit est alcalinisant (et directement utilisé par le corps), celui imaginé par l’homme est acidifiant et provoque la fuite du calcium, entre autres. Donc, on l’oublie.
Quand j’ai décidé de faire un régime à 19 ans (quand je ne savais pas encore que la solution n’était pas dans la privation), je n’ai pas échappé à l’aspartame que je parsemais sur toutes mes douceurs. Et je choisissais des boissons lights. Aujourd’hui, l’aspartame est très controversé. Et je ne compte pas rentrer dans le débat ici. En revanche, tu dois savoir que l’aspartame est totalement artificiel et n’a donc rien de naturel… J’ai donc jeté mon pot d’aspartame et je vais te montrer qu’on peut facilement trouver une autre alternative.
Le sirop d’agave, doux et discret, a été longtemps mon aliment sucrant préféré. Extrait d’un cactus nommé Agave, le sirop d’agave est riche en minéraux et son index glycémique est moins élevé que d’autres. Toutefois, il ne faut pas en faire une habitude. La solution est donc de varier avec d’autres sucrants.
Le sucre et le sirop de coco sont extraits de la sève de la fleur de coco. Le premier étant la version liquide du deuxième. Ce sucrant naturel a un délicieux goût de caramel et s’utilise à merveille dans les pâtisseries par exemple. Son pouvoir sucrant est 1.5 fois supérieur à celui du sucre raffiné (il faut donc penser à diminuer la quantité utilisée dans une recette). Riche en minéraux, vitamines et antioxydants, son index glycémique est peu élevé. Que de bons points à prioriser !
Totalement naturel, le sirop d’érable est un aliment sucrant qui n’a subit aucun transformation (attention de le choisir sans aucun additif). Il est en effet élaboré à partir de l’eau d’érable provenant des racines de l’arbre. Au printemps, celle-ci monte sous l’écorce dans la totalité de l’arbre afin de lui fournir l’énergie suffisante pour relancer son métabolisme. (Et oui, les arbres sont aussi des êtres vivants !) Une fois récoltée, l’eau d’érable est transformée en sirop d’érable par évaporation. Et la récolte est éthique : la règle générale est d’attendre 45 ans après la plantation avant de commencer à récolter l’eau de l’arbre (sur 300 ans de vie, c’est correct).
Le sirop d’érable présente de nombreux atouts et richesses nutritionnelles. Composé de 60 % de fructose naturel, il est très riche en minéraux et vitamines et contient aussi des antioxydants. Et sa saveur est inégalable ! Le sirop d’érable reste toutefois un sucre rapide à alterner avec d’autres sucrants pour mieux en profiter.
Pour apporter de la douceur à nos plats et desserts, les dattes (entières ou mixées avec les préparations) et le miel (cru de préférence) sont également de parfaits substituts naturels au sucre raffiné.
La conscience règne
Fuir les aliments sucrants n’est pas l’adage de la naturopathie ni de Myyaam, en revanche, apprendre à le choisir de qualité, oui ! La naturopathe Marion Thelliez sortira d’ailleurs bientôt un livre complet sur le sujet.
Se faire plaisir et nourrir son corps de bonnes choses qui donnent de l’énergie de longue durée, c’est possible ! Et compte tenu de toutes les bonnes choses disponibles dans les sucrants naturels – communément appelés sucres –, il serait dommage de s’en priver mais en toute gourmandise qu’ils sont !
En effet, quelque soit la qualité du sucre, il est important de ne pas en faire une habitude et de ne pas en consommer en excès. De plus, nous sommes loin d’être égaux sous les effets du sucre sur notre organisme. C’est pourquoi le naturopathe va toujours individualiser ses conseils.
Si tu remarques, par ailleurs, que tu ne peux pas te passer d’aliments sucrants, c’est qu’une addiction s’est installée. Il est alors essentiel pour ta santé d’en diminuer progressivement ta consommation, en commençant par remplacer le sucre raffiné par un de ces substituts cités ci-dessus afin de rééquilibrer ton apport. Tout aliment sucrant doit rester un plaisir intégré à des douceurs et des toppings faits maison.
Rendons au sucre ses lettres de noblesse et faisons des aliments sucrants des alliés en fonction de nos besoins et de nos tolérances personnelles plutôt qu’un ennemi public.
Le tout réside finalement dans une alimentation consciente : prendre d’abord conscience du problème du sucre raffiné, connaître nos propres limites et décider de changer ses habitudes ; garder en tête que le sucre naturel non raffiné est avant tout une source d’énergie gourmande ; et, enfin, manger chaque bouchée en conscience pour profiter pleinement du plaisir que l’on s’offre !
Elisabeth Smeysters
Cofondatrice de Myyaam
Et toi, quelle relation as-tu avec le sucre ? Fais-nous en part dans les commentaires.
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