Flow, Se nourrir en conscience, Se régénérer naturellement
La malbouffe, une drogue en vente libre
As-tu déjà remarqué que tu ne pouvais pas manger un spéculoos sans un prendre un deuxième, puis un troisième ? Une chips sans finir la moitié du paquet ? Une génoise à l’orange sans te surprendre à être déjà à la quatrième ? Une cuillère de glace sans y goûter à deux fois ? Nous connaissons tous la chanson : le sucre réclame le sucre, le gras réclame le gras, le sel réclame le sel, et quand nous nous rendons compte du piège, l’addiction est souvent déjà lancée.
Le sucre, le gras et le sel sont de faux amis cachés dans la nourriture industrielle, en quantité totalement démesurée. Nous le savons sait, nous l’entendons partout, mais nous nous resservons encore.
Pourquoi acceptons-nous de nous laisser mener par le bout des sens ? Pourquoi les industriels continuent-ils de vendre leur junkfood ? Pourquoi l’état n’est-il pas plus stricte pour la santé des citoyens ? Tant que ça ne se voit pas, le mal n’existe pas !
© Alex Solis
Prendre soin de son alimentation, c’est prendre soin de son corps
S’alimenter, c’est nourrir son corps. Si tu ne lui apportes pas les nutriments nécessaires à son bon fonctionnement, il risque de s’enflammer ou de dégénérer tel un moteur encrassé ou des roulements mal huilés, et d’être endommagé de façon parfois irréversible. Kilos en trop, diabète, fatigue, dépression, hypertension, maladie cardio-vasculaire, cancer,… La malbouffe prend le contrôle.
Un cercle vicieux
Ce n’est pas qu’un mythe : ton corps te laisse des messages que tu dois écouter pour repérer la sensation de faim, du plaisir procuré par un aliment, et au fur et à mesure de l’avancée du repas, la saveur qui diminue et le rassasiement. Le plaisir gustatif et olfactif sont la première étape du rassasiement. Or, pour que nos récepteurs soient stimulés, il faut compter environs 20 minutes, d’où l’importance de prendre son temps pour manger (et de ne faire que cela car quand nous nous distrayons en mangeant, nous distrayons aussi son estomac qui ne nous prévient plus de la sensation de satiété.) Mais comme le gras appelle le gras, nous avons avalé notre hamburger du fast-food en trois minutes, sans se faire plaisir, et donc sans être rassasié… et nous nous ruons sur les frites.
Toujours plus sucrés, toujours plus dépendants.
C’est ton cerveau qui a faim et qui déclenche la sensation de satiété et de rassasiement. Et c’est aussi lui qui provoque cette envie pressante de grignoter. Toutefois, ton cerveau n’invente pas les envies et les besoins. Il s’y habitue. D’abord, on consomme la substance, puis nous en abusons et, un jour, nous ne pouvons plus s’en passer. Quand les limites ne sont pas données dès le plus jeune âge, l’addiction des enfants, habitués aux compotes surchargées en sucre, aux céréales ultra-sucrées et aux gâteaux industriels, se déplace à l’âge adulte et le sucre, dont ils ne peuvent plus se passer, se retrouve partout, pour continuer de les séduire. Les industriels l’ont bien compris.
Tels les junkies, la junk food attire les consommateurs parce qu’elle contient des caractéristiques sensorielles capables de satisfaire les papilles gustatives et le cerveau. Et comme les réunions d’alcooliques anonymes, des groupes de paroles permettent aux outre mangeurs compulsifs de vaincre leur addiction à la nourriture. « Je préfère manger que de faire l’amour. J’ai envie d’un truc qui me fasse grimper aux rideaux car je ne peux pas vivre sans. » témoigne une anonyme dans un de ces groupes (source, reportage ci-dessous : InfraRouge – De la drogue dans nos assiettes – France2TV).
La malbouffe en vente libre
Si les industries continuent de fabriquer et les fast-food de vendre, ce n’est pas parce que le danger n’existe pas mais parce qu’ils ont le contrôle de nos papilles et notre cerveau, et donc de notre portefeuille.
Des astuces ingénieuses permettent aux industries agro-alimentaires de nous faire consommer toujours plus avec des produits standardisés pour être irrésistibles. Exhausteurs de goût, le sel, le sucre et le gras sont rajoutés pour procurer une sensation de plaisir maximum dès la première bouchée. De même, les industries ont découvert que si l’aliment fond rapidement dans la bouche, le cerveau pense qu’il n’y a pas de calories dedans, la sensation de satiété est évitée et nous nous resservons (la barbe !). Nous ne mangeons plus ce dont nous avons besoin mais ce que nous aimons, et surtout des ‘ocni’, des objects comestibles non identifiées.
Les dirigeants de ces entreprises seraient conscients du rapport troublant entre la junk food et les cigarettes mais ne seraient pas prêts à prendre leurs responsabilités. Leur pire cauchemar seraient de connaître un destin semblable à celui des fabricants de cigarettes, condamnées à payer des millions pour avoir mis en danger la santé des consommateurs, en rendant leurs produits addictifs. C’est ce que déclare Michael Moss dans son livre ‘Sucre, Sel et Matières Grasse’. Si telle est la menace, l’état finira par sévir bien que ce ne soit pas encore d’actualité.
L’état, pas responsable
Puisque la junk food est un problème de responsabilité publique, pourquoi les états permettent-ils un tel trafic ? L’ONU tente de les sensibiliser pour que ça devienne un enjeu politique, comme l’a été, il y a quelques années, le changement climatique.
Soumis à une pression énorme de la part de l’industrie agro-alimentaire, le législateur européen n’a pas encore fait appliqué le système de feux tricolores sur la compositions des aliments, plaidé par les organisations de consommateurs, et soutenus pas les associations professionnelles de médecins et les caisses d’assurance, pour former et orienter les consommateurs, et prévenir des dégâts : Rouge : Attention – Orange : Beaucoup – Vert – C’est bon. Il existe déjà, sur base volontaire, en Allemagne, en Espagne et au Portugal. Quant au Danemark, il taxe désormais tout ce qui est gras et sucré dans le but d’inverser la tendance et que les produits sains deviennent enfin moins chers que les produits malsains. En France cette taxe a été introduite sur les boissons sucrées seulement.
La junk food végétarienne
Manger végétarien ne garantit pas forcément une alimentation saine sur le plan nutritionnel. En effet, si la plupart des végétariens sont généralement soucieux de se nourrir sainement, manger sans viande ne change pas les apports en sel, sucre et mauvaises graisses. Il existe aussi des plats préparés végétariens et donc remplis de sucre. Même bio, avec leur teneur en sel et en graisse, ils n’atteindront jamais la qualité nutritionnelle des plats faits maison. Il est nécessaire aussi de rééquilibrer son apport en protéines végétales.
La junk food fait-maison
Ta recette préférée sans les additifs, tentant, non ? Savoir ce qu’il y a dans son assiette devrait être la priorité du consommateur. Et si c’est le hamburger que tu aimes, il te sera aisé de le faire maison, avec ta touche d’originalité. De même, entre les biscuits industriels et addictifs qui sèment des parasites dans ton corps et les biscuits au goût du ‘c’est moi qui l’ai fait’ et préparé avec des ingrédients de qualité, que choisis-tu ?
Reprenons le pouvoir sur le contenu de notre assiette
Facile, rapide, omniprésente, abordable et pas mauvaise en goût, en 50 ans, l’alimentation industrialisée a su se rendre indispensable. Mais elle-est incontournable ? L’environnement numérique s’accorde aux nouveaux modes de vie et profite à ceux qui prennent soin d’eux malgré des journées de plus en plus chargées, grâce une nouvelle forme de restauration saine et gourmande.
Bon appétit!
Reportage – De la drogue dans nos assiettes
Elisabeth Smeysters
Cofondatrice de Myyaam
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