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Food porn, quand l’image fait saliver
Impossible d’ouvrir ton compte Instagram ou Twitter sans te prendre une avalange de photos des repas de tes amis ?
Bienvenue dans le #Foodporn !
Le food porn est aux écrits gastronomiques ce que les images, en général, sont aux mots : plus immédiat, plus viscéral.
Plus précisément, les paparazzis de la bouffe immortalisent leurs plats en gros plan avant de les partager en ligne dans le but avoué de faire saliver leurs amis ! « Une intention délibérée de provoquer l’excitation du public auquel [les photos] sont destinées », indique le dictionnaire, d’éveiller les sens. Les meilleurs auront soigné l’esthétisme des prises de vue pour arriver à nous faire sentir une petite courgette du jardin
Impossible de résister au pouvoir d’attraction qu’exercent sur nous ces images.
Sans distinction entre la grande nourriture et la junk food, le food porn est un phénomène culinaire et social très en vogue qui peut vite devenir une addiction.
Avant l’arrivée d’Internet, Rosalind Coward utilisait le terme « Food Pornography » pour la première fois en 1984 dans son ouvrage « Female Desire » pour réagir à la façon dont les magazines mettaient déjà la nourriture en valeur dans des photos très retouchées.
Aujourd’hui, pour des fast-foods, des glaces enrobées ou du café en grain, il est encore fréquent de découvrir des spots publicitaires dévoilant chaque ingrédient sous ces plus belles courbes, formes et textures. Carte Noire en tête avec des images à faire frémir tes papilles !
Dernièrement, McCain exposait à Paris des prises de vues de ces produits frais, sublimant l’emblématique pomme de terre.
Une publicité utilisant le food porn dénonce dès lors un comportement animal chez l’homme.
« Oh, that McDonalds ad was like food porn. I want a Big Mac sooo bad. » lit-on sur Urban Dictionary.
Un food porn réussit provoquera l’envie profonde de s’écrier « Oh oui, j’en veux encore !! ». La mise en scène passant inaperçue, on oserait à peine se plaindre d’une publicité mensongère.
Le styliste culinaire, avec ses brosses, coton-tige, pince à épilé et sprays d’huile d’olive a le don de rendre irrésistibles burgers et salade de tomate. Plus jolis, plus accrocheurs que les choses réelles, c’est une raison suffisante pour les apprécier. Rien d’autre qu’une oeuvre d’art qui a réussi à nous faire baver et confirmer la maxime qui dit que l’on mange d’abord avec les yeux.
« Ohmygod. Get it me, but don’t make me fat. »
Pas besoin de te sentir coupable de regarder du food porn. Instagram est assez décent ! Car si le terme « porn » désigne bien l’excitation sur un sujet, cela fait déjà un moment qu’il ne désigne plus rien d’explicitement sexuel.
Le hashtag #Foodporn se décline déjà sous toutes les combinaisons sur les réseaux sociaux qui ont fait du suffixe « porn » « le marqueur du cool » (dixit GQ dans son dernier numéro). Certains parleront de mode, d’autres de pop culture ou de provocation.
Ce qui est sûr, c’est qu’autrefois, les livres de recettes énonçaient les ingrédients et la méthode pour les cuisiner et qu’à présent, l’esthétique et la théâtralisation du plat sont presque plus importantes que les ingrédients. Le plaisir visuel défie le plaisir gustatif.
Faut-il interdire l’appareil photo au restaurant comme le font certains musées ou certaines boutiques pour protéger la propriété privée des cuisiniers et ne pas sortir un plat de son contexte ? Emmanuel Rubin définit le restaurant autrement que par son assiette. « C’est une micro-société, un petit théâtre. Il y a un décor, un quartier, un public, une ville. »
Certains grands restaurants ont franchis le pas comme Alexandre Gauthier, chef de La Grenouillère à la Madelaine-sous-Montreuil qui a représenté un appareil photo barré sur sa carte (lu sur Le Point).
Le food porn est pourtant aussi un moyen marketing gratuit attirant rapidement les gourmands connectés à découvrir un lieu trouvé via le hashtag.
Mais le #foodporn ne se limite pas au restaurant. Nos amis talentueux cuistots postent les photos des plats qu’ils ont concoctés pour partager leurs succès, leurs oœuvresd’art, leur passion ou le souvenir d’une émotion culinaire. Et ces images nous donnent ensuite des idées de trucs à cuisiner ou à déguster. Il naît parfois des discussions sous les photos, voire des échanges de conseils.
Alors tant que ça ne t’empêche pas de savourer ton plat (chaud), que ça ne perturbe pas la fête ou n’est pas pris au mot comme Bryan Regan, continue de faire saliver les gourmands. Vu leurs likes et commentaires, il faut croire qu’ils en redemandent !
Viens saliver avec nous !
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Et toi, es-tu adaptes du #foodporn ou trouves-tu cela inutile, voire déplacé ?
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